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NAMIBIE 9 / 17 UNE JOURNEE AVEC LES HIMBAS

DES RICHES ÉLEVEURS DEVENUS "MENDIANTS
"

Nous continuons vers le Nord en direction de la frontière avec l'Angola. Ce territoire se nomme le Kaokoland, il est occupé par les Himbas et Hereros.
Les Himbas sont un peuple d'environ 10 000 habitants qui tente de préserver son mode de vie ancestral : l'élevage semi-nomade des vaches et des chèvres.
Attaqués et chassés par les conquètes coloniales ils perdent leurs troupeaux et deviennent des mendiants.
Beaucoup survivent aujourd'hui grâce à l'aide alimentaire.

Les Himbas vivent en collectivité dans des petits villages. C'est une sorte de petit enclos constitué d'une dizaine de cases autour de la case du chef de village.
Tous les membres appartiennent à la même famille du fondateur du village.
C'est typiquement une structure patriarcale clanique.

Pour pouvoir les rencontrer notre guide est d'abord venu saluer le chef ou sa femme pour demander l'autorisation de les visiter. Ce jour là nous n'avons pas vu d'hommes car ils étaient retenus à une cérémonie d'obsèques dans un village voisin.




UN PEUPLE CÉLÉBRANT LA BEAUTÉ CORPORELLE


Par tradition les Himbas s'enduisent la peau d'un onguent fait de graisse animale colorée de rouge par une poudre d'hématite.
Outre l'aspect esthétique indéniable de cette peinture corporelle, la peau est aussi protégée du soleil et des insectes.
Les femmes ont les cheveux tressés enduits d'une pommade grasse.
Lorqu'elles sont mariées elles portent un petit bonnet de cuir fixé sur le crane.

Par tradition hommes et femmes sont vêtus d'un simple pagne de cuir.
Les corps partiellement dénudés valorisent une beauté naturelle que les Himbas aiment à montrer sans pudeur.

Etonnés nous mêmes par cette attitude ostentatoire à montrer leur corps nous avons eu du plaisir à les photografier.

DES HUTTES DE PAILLE ET DE TERRE ...

Les huttes sont circulaires avec un toit conique fait avec de la paille et des feuilles de palmier. Les murs sont constitués de terre, de bois et d'excréments séchés.
Nous avons visité une case, c'est fruste !
L'intérieur de la case n'est constitué que d'une modeste litière à même le sol de terre battue. Pratiquement rien à part quelques récipients éparpillés pour faire la cuisine.


UN ACCUEIL SIMPLE MAIS PRUDENT ...

Aux abords du village nous sommes progressivement mais prudemment entourés par des enfants. Les plus jeunes sont nus, les adolescents sont vêtus d'un pagne.
Ils sont curieux de venir nous voir, et nous nous sommes tout autant curieux de les découvrir.
Deux jeunes femmes précédées d'enfants arrivent par le chemin. Elles s'arrêtent, nous sourient et acceptent de poser auprès de nous pour des photos.
Puis par gestes elles nous invitent à les suivre jusqu'au village situé à 300 mètres de là.


LES TRADITIONS À QUEL PRIX ?


Les ombres s'allongent, la journée s'avance, nous voyons les femmes se rassembler en un grand cercle.
Elles sortent de leurs besaces des petits bibelots qu'elles ont fabriqués.
Elles sont assises en tailleur et elles étalent des coliers, des bijoux, des petites calebasses décorées.
C'est le moment du petit commerce.

Nous savions que les Himbas sont des gens pauvres. Il n'y a pas de miracle ! Pour garder culture et traditions il faut les soutenir en achetant leur modeste artisanat.

Avant d'arriver dans le village notre guide nous avait suggéré d'acheter à la coopérative d'Opuwo : du riz, du grain, de l'huile. Ce sont des denrées de base dont les Himbas ont le plus besoin.
En prévision de notre visite nous avions aussi conservé nos jerrycans d'eau.
En retour nous avons reçu des sourires et des remerciements pour tous ces menus cadeaux.
Nous avions la conscience tranquille !

EXPERIENCE DE COMMUNICATION SILENCIEUSE


Nous avions planté nos tente à 400 mètres du village.
Le matin suivant, au moment du réveil, nous avons découvert que nous avions de la visite.
Sans bruit, avec discrétion, 2 jeunes femmes nous observaient dans nos préparatifs du petit déjeuner.
Elles n'ont rien demandé, elles n'ont rien voulu goûter, elles ont simplement souri ... puis elles sont reparties.




OPUWO CAPITALE DU KAOKOLAND


Les villages Himbas sont pour la plus part situés dans le Kaokoland, mais ils sont plus nombreux dans un rayon de 30 kilomètres autour de la ville principale d'Opuwo.

Sur un grand terre plein en lisière d'Opuwo il y a un campement nomade jouxtant le marché.
L'atmosphère n'est pas aussi détendue.

Ici Himbas, Hereros et touristes se côtoient.
Nous nremarquons que des policiers gardent les entrées du super marché et des banques. La matraque est prompte a maintenir l'ordre dans les files d'attente.
Il est évident que les différences de classe aussi voyantes ne peuvent qu'attiser jalousie et convoitise.

La vie est dure dans la capitale du Kakoland.