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Etape 09 : NAJERA - SANTO DOMINGO DE CALZADA
Journée du 30 Mai - 22 Km
ROLLO de AZOFRA

Cette colonne ressemble à une épée, en fait c'est un rouleau symbolisant la justice.
Ici au Moyen Age, au début de la Reconquista, cela signifiait que c'était la loi du Roi Sanchez qui était appliquée sur ce territoire. C'est un rappel dissuasif pour annoncer la présence d'un pilori.


LE CAMINO TRAVERSE UN PAYSAGE VALLONNÉ

A perte de vue le chemin s'étire sur un paysage valonné couvert de champs de blé.
Je marche d'un bon pas. Regardant devant ou derrière moi je ne vois que des pélerins .

...Ella, la petite Chinoise, avait très mal aux pieds ...

Au croisement d'un chemin , au pied d'un calvaire je découvre une paire de chaussures qui étaient étrangement découpées.
Une petite pierre blanche indiquait le nom de son ancien propriétaire : Ella !
Cela faisait presque une semaine que je l'avais perdue de vue. J'étais content de savoir qu'Ella avait pu arriver jusque là, mais dans quel état !

La première difficulté du Camino c'est l'ampoule aux pieds. Hier j'ai même vu deux jeunes italiennes qui marchaient en tongs avec des belles ampoules aux talons ! Des vraies courageuses !

Je ne saurai jamais si Ella a pu atteindre Burgos pour rentrer chez elle et s'occuper de son jeune fils.

C'est à cette occasion que je prends conscience que le Chemin est fait de rencontres fugitives où dans l'espace de quelques jours des destins se croisent pour partager brièvement un épisode de vie commune puis ensuite pour se perdre à jamais.

Je l'avais rencontrée à Pampelune, elle marchait mal !

En sortant de Pampelune, il y avait devant moi la silhouette d'un gros sac jaune, monté sur pattes qui avançait lentement.
C'est ainsi que j'avais rencontré Ella, une chinoise pleine de verve, qui m'avait annoncé qu'elle voulait aller jusqu'à Burgos mais qu'elle avait des soucis avec ses pieds.
Comme il pleuvait beaucoup nous avions décidé de nous arrêter au refuge des Chevaliers de Malte à Cesur-Minor et d'aller déjeuner un copieux "menu du pélerin".
Le temps du repas Ella m'avait raconté sa vie, son départ de la Chine, son installation en Allemagne, son mariage avec un allemand, sa joie d'avoir un jeune fils de 8 ans, et ... son besoin d'avoir un accès WiFi pour communiquer avec Skype !
Le soir Ella avait tenu à me faire partager son omelette mixte qu'elle avait préparée en quelques minutes avec ses baguettes de voyage !
Au petit jour quand je suis parti du gite, Ella n'était plus là.
La veille au soir elle avait prévu de partir avant l'aube pour être certaine d'arriver à l'étape. Je ne l'ai plus jamais revue !


ST DOMINGO DE CALZADA

Le chemin est devenu subitement très boueux en lisière de champs, ça colle aux pieds, c'est un peu la galère.
Les cyclistes ne sont pas plus avantagés, ils dérapent et sont finalement contraints de marcher à coté du vélo.
Heureusement l'étape était assez courte et j'arrive au gite de bonne heure pour aller déjeuner et faire une sieste.

L'AFFAIRE DU COQ ET DU PENDU !


Etrangement la cathédrale abrite un coq et une poule vivants, de couleur blanche, en souvenir d'un miracle du XII°s !
Un jeune pélerin marchant vers Santiago avait été accusé injustement de vol par une servante. Il en fut pendu !. Heureusement ses parents étant auprès du gibet entendirent la voix de leur fils déclarant son innocence. Devant ce prodige Ils allèrent déranger le juge qui déjeunait et celui-ci leur répondit « Si votre fils est vivant, cette poule et ce coq se mettront à chanter dans mon assiette. »
Miraculeusement le coq et la poule chantèrent ce qui bouleversa le juge qui fit dépendre le jeune homme.



LA CATHÉDRALE DE CALZADA


Heureusement, la cathédrale n'est pas qu'un poulailler abritant des gallinacés en souvenir du miracle du Coq !

La cathédrale est un musée avec un magnifique retable renaissance polychrome et présente au visiteur pélerin une splendide et surprenante sculpture peinte sur bois représentant la naissance d'Eve sortant du ventre d'un Adam endormi. Une délicieuse naïveté !

J'ai aimé les belles sculptures romanes du chevet.




Retable Renaissance polychrome

Saint Pierre



Pèlerin demandant le pardon