UZBEKISTAN 8 / 16 | L'OR BLANC : MATIÈRE STRATÉGIQUE |
La MONOCULTURE DU COTON
Nous sommes au mois d'octobre c'est bientôt la fin de la récolte du coton, surnommé l'Or Blanc de l'Uzbekistan. En sillonant le pays d'Est en Ouest nous avons pu constater que la majeure partie des terres cultivées étaient dédiées à la culture du coton et avec tout ce qui lui est associé : irrigation à outrance des terres et usage d'une main d'oeuvre réquisitionnée pour sa cueillette. C'est toute une logistique particulière qui est mise en place. Sur les routes et même en ville nous avons été les témoins de ces convois encadrés par la police et chargés de transporter les personnes sur les lieux de récolte. Nous avons été autorisés à nous arrêter sur le bord de la route pour prendre quelques photos uniquement parcequ'il n'y avait pas d'enfants travaillant dans le champ. Dans les champs nous avons toujours été bien accueillis par les ramasseurs. MOBILISATION GENERALE et REQUISITION des VOLONTAIRES La récolte du coton est une grande bataille qui nécessite une organisation minutieusement planifiée par les autorités Ouzbèques. Voici un extrait d'un article paru dans Courrier International pour décrire une situation qui se renouvelle tous les ans en Uzbekistan. 1/ Cela concerne d'abord la réquisition du personnel : "Au final, tout le monde est réquisitionné pour cette mission “volontaire forcée”, jeunes et vieux, militaires et fonctionnaires, ainsi que la plupart des citadins ne disposant pas de piston ou de suffisamment d’argent pour envoyer à leur place un journalier plus pauvre qu’eux". 2/ Ensuite il faut assurer le transport de ce personnel : " La police de la route est mise à contribution pour réquisitionner les véhicules et organiser les convois. Les policier vérifient les papiers du chauffeur et ne manquent pas de pointer les moindres irrégularités et confisquent alors provisoirement le véhicule pour l’envoyer aux points de rassemblement des ramasseurs de coton". C'est ainsi que la bataille pour la récolte bat son plein, avec tous les attributs d’une véritable guerre : embuscades de policiers sur les routes, confiscation de véhicules appartenant à l’“adversaire”, capture de prisonniers et déportation vers des camps de travail. Peu d’issues pour échapper à cette mécanique : la corruption ou un moyen plus compliqué, mais aux effets durables, qui consiste à intégrer la caste des organisateurs de cette guerre annuelle". |
LE COTON : DEPUIS LA FLEUR JUSQU'À LA MATIÈRE PREMIÈRE
De tout temps, le coton est la fibre naturelle la plus importante cultivée dans le monde. Sa culture remonte à plus de 3 000 ans, en Inde. L'Uzbekistan est l'un des plus gros producteurs au monde avec la Chine, l'Inde et les USA. La culture du coton est particulière, elle nécessite un ensoleillement très élevé et beaucoup d'eau ce qui correspond principalement à des régions aux conditions climatiques tropicales ou sub--tropicales. Dans le cas de l'Uzbekistan et du Turkmenistan c'est l'irrgation des terres qui a permis de développer cette culture. Cela a eu pour conséquence l'assèchement de la mer d'Aral qui a été privée des apports d'eau venant de l'Amou-Darya et du Syr-Daria. Le point de départ est une belle fleur blanche comme la photo ci-contre. Le fruit apparait ensuite sous l'aspect d'une capsule, une sorte de coque rigide qui éclatera lorsque le fruit aura reçu assez de soleil (au moins 60 jours). C'est alors qu'apparait la bourre de coton fibreuse avec ses graines. La cueillette du coton consiste à extraire de la coque (piquante) la bourre de coton. Les cueilleurs sont munis de gants pour éviter les blessures. C'est dans une usine spécialisée que les graines sont séparée de la fibre. Les graines servent à faire de l'huile à (piètre) usage alimentaire. La fibre de coton est traitée dans des unités spécialisées pour faire du fil servant ensuite au tissage. |