BIRMANIE 20 / 29 |
LA NAVIGATION DE SITTWE à MRAUK-U |
LE PORT COMMERCIAL DE SITTWE De bonne heure ce matin là il y avait une petite animation sur le modeste quai commercial de Sittwe. Un ponton de bois aux planches disjointes et une passerelle branlante nous ont permis d'embarquer. |
NOUS DESCENDONS UN ÉTIER BOUEUX AVANT D'ATTEINDRE LA MER Dans une atmosphère brumeuse, depuis notre point d'embarquement nous descendons un étier boueux pour atteindre un vaste espace maritime où se jettent plusieurs fleuves dont le Kaladan. C'est ce fleuve que nous devons remonter pendant toute la journée afin d'atteindre Mrauk-U (prononcer Miaou !) le but de notre excursion des 3 jours à venir. À moitié découvertes les berges boueuses de l'étier , nous laissent deviner que le trafic du port ne peut s'animer que le temps d'une marée haute. Le chenal n'est pas très large, nous y croisons un petit caboteur lège tandis que devant nous une navette fluviale se prépare à atteindre le large. Dans la somnolence du matin nous dépassons un bateau de la marine birmane au mouillage gardant symboliquement l'entrée du port. L'épave échouée d'une ancienne navette fluviale laisse imaginer que le trafic s'est momentanément réduit le temps d'une stabilisation politique du problème critique des Rohingas. |
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LES RIVES DU KALADAN |
LES OTAGES DESOEUVRÉS D'UN VIEUX RAFIOT Le Capitaine tient la barre bien en main, le regard fixe l'horizon. Bien que les lointains soient gommés par la brume c'est sans difficulté qu'il trouve l'entrée de l'estuaire du fleuve Kaladan. Pendant 8 bonnes heures nous serons les otages désoeuvrés d'un vieux rafiot qui glisse sans faire trop de bruit vers notre destination. Le temps s'écoule lentement, chacun bouge à sa guise, lit, ou sommeille dans son fauteuil en plastique. Il ne fait pas vraiment chaud, il est prudent de rester emmitouflés en attendant que le soleil gagne en audace. Un thermos de café bien chaud nous permet de nous revigorer un peu. UN PAYSAGE PLAT Nous progressons à l'intérieur du fleuve, le paysage est plat sans pagode (cela étonne), c'est une terre sans grand monde qui defile devant nous. Sur la rive nous voyons émerger de temps en temps un hutte de bambous alors que quelques troupeaux de buffles paissent tranquilement à proximité. Le soleil reste timide, cependant progressivement les foulards glissent sur les genoux, les chapeaux sortent des sacs et finalement les lunettes de soleil reprennent du service. |
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LE VILLAGE SHAN DE POKIAW |
À POKIAW ... NOUS N'ÉTIONS PAS ATTENDUS En milieu de la matinée, loin de tout, nous touchons un havre sans nom et sans débarcadère. Derrière des lataniers ... nous n'étions pas vraiment attendus au petit village de Pokiaw. A peine débarqués c'est une poignée d’enfants curieux qui assiègent notre petit groupe. Avec notre guide nous prenons un chemin tranquille qui nous conduit jusqu'aux premières cases sur pilotis. La tempête tropicale a du passer par là car la verticale des habitations en a pris un coup. Nous touchons du doigt qu'ici la pauvreté et la précarite font loi. Il y a peu d’hommes à cette heure. Plusieurs jeunes filles ont la charge des petits qui courent dans tous les sens. Discrètement nous sommes épiés depuis les balustrades encombrées de linges qui sèchent. Nous croisons 3 jeunes femmes portant des sacs sur la tête, tandis qu'une accorte matronne , la pipe à la bouche sourit à notre passage. Nous extrayons de nos sacs des échantillons de parfum, un tee-shirt à recycler, et quelques autres babioles dont des balons gonflables qui font la joie des enfants. Nous voyons ici la réalité de la vie rurale dans un coin perdu de la Birmanie où règne la pauvreté mais non la misère. |
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LA LUMINOSITE S'AMÉLIORE, LE PAYSAGE PREND DES COULEURS Après cette halte impromptue nous continuons notre périple fluvial. Les contours du paysage, encore flous, laissent aparaitre progressivement des fantômes de montagne au loin … |
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