CHEMIN de STEVENSON - RECIT ET PHOTOS DE VOYAGE

ÉTAPE 11 : FINIELS - MIJAVOLS

LES DÉBRIS D'UNE ÉROSION PONCTUENT LE PAYSAGE

Pendant une heure et demie nous allons parcourir un incroyable paysage constitué de collines parsemées de très gros blocs de granite. Seraient-ils les restes d'une moraine glacière ?
En creusant un peu la question nous apprenons (plus tard) que ce sont les restes, après érosion, de plutons granitiques de l'ancien massif hercynien que l'on retrouve en Bretagne (dans la forêt de Brocéliande).

UNE GRANDE DESCENTE VERS PONT-MONTVERT

Le chemin serpente entre les roches de l'immense chaos granitique , il enjambe des petits rus qui dévalent du flanc du mont Lozère.
La journée est belle, le paysage est magnifique !
Nous descendons rapidement jusqu'aux premières maisons de Pont- Monvert.

PONT-MONVERT


UNE PETITE FORTERESSE SUR LES BORDS DU TARN La petite ville de Pont-Monvert (290 habitants), est traversé par le Tarn, qui prend sa source sur les hauteurs de la commune. Elle habrite une petite forteressse cathare qui au début du XIIIème siècle dut affronter la croisade des Albgeois. LA RÉVOLTE DES CAMISARDS Le Pont-de-Montvert fut l'un des foyers les plus ardents du protestantisme dans les Cévennes. C'est de là que partit le soulèvement des Camisards le 24/7/1702, à la suite du meurtre de l'archiprêtre inquisiteur du Chayla qui avait opéré pendant plusieurs années dans la commune avec un sadisme notoire, transformant la maison prise au bailli Jean d'André en un lieu de détention et de tortures. L'un des meneurs de la révolte collective, le camisard Séguier, fut condamné à avoir le poing droit coupé avant d'être brûlé vif sur les bords du Tarn.

LE MASSIF DU BOUGÈS


	PIC-NIC AVANT L'ORAGE Après être passés à la boulangerie de Pont-Monvert nous avons pris rapidement de l'altitude au-dessus de la ville. Les vaches nous ont laissé passer sans problème puis sur un grand méplat nous avons décidé de faire un petit pic-nic à proximité d'une bergerie. LES COLLINES SONT COUVERTES DE BRUYÈRES Le vent vient de l'ouest et pousse de gros nuages gris. Le temps devient très incertain. Nous sentant menacés, nous nous réfugions dans la bergerie pour attendre une petite éclaircie. En reprenant notre route, nous longeons un joli coteau bordé de bruyères d'une belle couleur mauve.
	DES MONTJOIES AU COL DE PLANETTE Le sentier remonte à travers la forêt, mais il devient épouvantable car il est compètement défoncé par les engins de débardage. Littéralement nous nous engluons dans un argile très collant. La délivrance n'arrivera que lorsque nous aurons atteint le col de Planette ou des 3 Fayards. Curieusement celui-ci est recouvert d'un grand nombre de kerns ou montjoies. Martine joue à cache-cache derrière les monticules de pierres plates. Nous ne savons pas si ce surprenant marquage sur l'itinéraire a une signification religieuse particulière. UN PANORAMA ÉPOUSTOUFLANT AU SOMMET DU BOUGÈS ! Après une petite pause, nous reprenons le chemin vers le sommet du Bougès, en passant rapidement par un premier point de vue au col des trois Fayards, avant d'atteindre le signal du Bougès et son panorama époustouflant sur les Cévennes, l'Aigoual coté sud, les falaises du causse Méjean coté ouest et le mont Lozère côté nord.

UNE LIGNE DE CRÊTE SUBLIME Après le sommet du Bougès le chemin descend puis remonte avant de cheminer sur une ligne de crête sublime bordée de bruyères. L'atmosphère est transparente, les lointains sont clairs et se détachent avec une grande netteté, le paysage est splendide ! LE RASSEMBLEMENT DES BREBIS POUR LA NUIT Nous marchons sur une draille qui autrefois était une grande voie de transhumance. Jusqu'à présent nous n'avions pas vu de troupeau de moutons. En longeant le bois d'Altefage nous sommes tombés sur un berger qui rassemblait ses bêtes dans un enclos pour la nuit. Il nous a dit qu'il n'y avait pas de loup mais que cela était nécessaire pour vérifier qu'il n'y avait pas de brebis blessée et par prudence pour ne pas égarer et perdre de bête durant la nuit.

	LE HAMEAU PERDU DE MIJAVOLS Nous progressons vers notre gite de Mijavols nous savons que nous n'en sommes plus très loin mais nous ne voyons pas de hameau. Au détour d'un repli de terrain nous découvrons enfin notre point d'arrivée perdu au milieu de nulle part. Le hameau de Mijavols ce sont quelques vieilles batisses délabrées autour d'une vieille ferme. Les amateurs de restauration de vieilles pierres diraient qu'il y a du potentiel ....! GITE À LA FERME : FABIEN, MARTINE ET SES CHATS Nous avons partagé le couchage et le diner avec un dizaine d'autres marcheurs. Les produits de la ferme étaient la base du repas : melon avec jambon fumé, roti de porc et ses patates à l'eau, fromage de brebis et pour finir un flanc au caramel. C'était une soirée sympathique servie par une jeune femme d'origine africaine. Nous étions étonnés. Fabien et Martine nous ont appris qu'ils avaient adopté il y a une quinzaine d'années une fratrie de 2 enfants haïtiens. Nos hôtes étaient fiers de dire qu'ils avaient réussi à les avoir amenés loin dans les études supérieures à Toulouse et leur donner à chacun un métier hautement qualifié. Bravo Martine, Bravo Fabien !