CHEZ LES CHIN

DES SAMPANS SIGNALENT LE POINT DE DÉBARQUEMENT

Nous voyons sur la rive des sampans alignés qui signalent notre point de débarquement, terminus de notre voyage.
Nous ne sommes pas les premiers à aborder ici mais heureusement nous sommes peu nombreux.
La grève broussailleuse découvre à peine l’emplacement du village ciblé de Quincha en pays Chin mitoyen de l'Arakan.
Un raidillon sableux, entre deux haies, nous projette sur un chemin qui s’enfonce vers les habitations.


LA MINORITÉ CHIN ET LA TRADITION DES FEMMES TATOUÉES

Aux pieds des montagnes au nord-Est de l'Arakan, la minorité Chin et l'une des plus marginalisées et des plus pauvres du Myanmar, elle est connue avant tout par les tatouages traditionnels que seules les femmes portent au visage.
Contrairement à une idée répandue cette tradition n'avait pas vocation à les protéger contre les avances importunes mais à mettre en avance leurs traits.

LE VILLAGE CHIN DE QUICHA

Les premières maisons sont quasi-conformes à celles déjà vues dans des villages antérieurs.
Les mêmes habitations sur pilotis, tressées de bambous et pourvues des mêmes cuisines, …
Les mêmes scènes de vie : le lavage des plats, la préparation du repas, la surveillance des petits, les palabres en famille, la nourriture dispensée aux cochons, etc
Les villageois nous saluent chaleureusement, car le birman est accueillant.

LA CORVÉE DE L'EAU POUR TOUS

Ici les maisons n'ont pas l'eau courante, c'est la rivière qui sert de réservoir pour l'alimentation de tout le village.
C'est la corvée de l'eau pour tous où les enfants, les jeunes et les moins jeunes sont tous impliqués dans l'approvisionnement de l'eau dans ces grosses jarres d'aluminium.

LES FEMMES ARAIGNÉES

Nous progressons au coeur du village où des tissus artisanaux sont proposés à la vente.

LE RITE DES FEMMES ARAIGNÉES

Et voici la première femme Chin tatouée au visage qui parait sur un fond de tissage artisanal.
Fut-elle jamais belle ?…

L’on sait qu'autrefois les très jeunes filles gâtaient leurs jolis minois à grands jets d’encre, pour refroidir les princes concupiscents.

Cette femme ci-contre exhibe une résille fade, rayonnant comme une toile d’araignée, et qui semble contenir des joues flasques, alourdies par les ans, autour de son nez en pied de marmite.

Des femmes semblables surviennent au compte-gouttes, avec des lèvres et des gencives rougies par le bétel qui les rend encore plus vilaines à voir.

Autrefois c'était un rite de passage pour les jeunes filles afin de devenir femmes et se marier. Ce rituel est interdit depuis 1960.

Ce que nous sommes venus voir est la peinture vivante d'une tradition presque éteinte qui est vendue par les "Tours Opérators".
Temporairement cela permet, à communauté démunie, de gagner un peu d'argent .

L'ECOLE DU VILLAGE CHIN

LA CLASSE

Au bout du chemin, des clameurs rythmées…
Aucun doute, c’est l’école…
Pas si moche, lorsqu’on se rappelle nos classes d’antan…
Un banc, une table, le maitre - bon !
Les enfants sont studieux et écoutent leur maitre avec attention.
Dans la salle d'à coté c'est un peu plus agité, les enfants courent dans tout les sens.
Nous les avons perturbés , c'est le moment de la récréation.
Avec l'aide du maitre nous commençons à distribuer les petites choses qu’ils leur étaient destinées, tels brosses à dents, peignes, savons, crayons, etc.

LES ADOLESCENTS SONT PLUS DISTANTS

A l'extérieur, une salle en plein air abritée du soleil est le lieu de rassemblement des adolescents, les garçons d'un coté , les filles de l'autre.
Ils nous observent avec retenue, ils restent distants. Les filles sont un peu plus curieuses, elles se laissent prendre en photos et déjà amadouées elles veulent toutes voir leurs images sur nos écrans d'appareil photo.

Dans ce village Chin deux mondes distincts cohabitent.
Les jeunes qui sont confrontés au modernisme et la technologie, tandis que les anciens restent attachés à leurs traditions en exploitant les rares touristes en usant de leurs particularités esthétiques pour vendre leur artisanat..